90% des personnes âgées souhaitent vieillir à domicile.
C’est un enjeu de taille, dans un contexte où les domiciles sont rarement adaptés aux personnes âgées qui perdent en autonomie, et qui sont susceptibles de chuter.
Le maintien à domicile des personnes âgées est également un facteur de bien-être et de bien vieillir. Pouvoir garder leurs habitudes de vie, et continuer à faire ce qui leur fait plaisir est la clé pour la préservation de la santé mentale des personnes âgées, et contribue à faire reculer l’éventuelle survenue d’une dépendance.
Qu’est ce que le maintien à domicile ?
Le maintien à domicile désigne le fait qu’une personne âgée fasse le choix de rester chez elle plutôt que d’aller en établissement spécialisé comme une maison de retraite ou un Ehpad, alors même qu’elle manifeste des signes de fragilité ou de dépendance.
Afin de vivre au mieux à son domicile, et rendre possible ce maintien à domicile, de nombreuses solutions peuvent être mises en place: humaines, domotiques et technologiques.
Que nécessite un maintien à domicile ?
La première étape du maintien à domicile est l’évaluation de la situation de la personne. Est-elle dans un état de robustesse ? De fragilité ? De dépendance ? Est-elle entourée ou bien plutôt isolée ?
Par ailleurs, il faut s’intéresser à la configuration du logement et penser à l’équiper ou à l’adapter. Par exemple avec des éclairages lumineux automatiques, des barres d’appui dans la salle de bain, un siège de douche, un bon réglage de la hauteur du lit ou des volets roulants.
Des services d’aide humaine sont souvent mis en place : aide ménagère, auxiliaire de vie, portage de repas.
Enfin, le recours à une téléassistance est recommandé. Un bouton d’appel, relié à une centrale d’écoute disponible 24/7. Il permettra à la personne d’appeler en cas de problème et d’être mise en relation avec un téléopérateur qui coordonnera les secours si nécessaire.
Puis, si la personne âgée entre dans la dépendance, il sera nécessaire de renforcer l’accompagnement de la personne, en termes de prestations humaines (aides à domicile, soins infirmiers, nutritionniste) mais également de prestations technologiques.
C’est notamment l’objet des accompagnements proposés par les dispositifs de soutien renforcé à domicile, plus communément appelés “EHPAD à domicile” ou “EHPAD hors les murs”.
L’exemple des dispositifs “EHPAD à domicile”
L’objectif principal de ces dispositifs est de permettre de soutenir le choix de rester vivre à domicile des personnes âgées dont l’état de santé ou la perte d’autonomie pourraient nécessiter en d’autres circonstances une admission en EHPAD.
Cette offre de service, portée et coordonnée par une entité ressource telle qu’un EHPAD, un SSIAD, un HAD, doit permettre d’assurer pour les personnes chez elles 24/7 des prestations proches voire identiques à celles proposées à des résidents d’EHPAD.
En comparaison avec l’EHPAD, l’EHPAD à domicile peut offrir un niveau de soins quasiment identique mais nécessite d’apporter un suivi et accompagnement 24/7 de la personne. Pour ce faire, des ressources supplémentaires sont nécessaires telles que des astreintes humaines et des solutions connectées de monitoring et d’alerting.
Par ailleurs, la multitude des acteurs pluridisciplinaires impliqués dans l’accompagnement au domicile de la personne implique un besoin fort de coordination de la part de l’entité porteuse.
L’apport de la domotique et des solutions connectées
Les solutions connectées installées au sein des logements des bénéficiaires répondent à 4 enjeux majeurs :
– sécuriser les personnes chez elles,
– prévenir leur perte d’autonomie ou dégradation d’état de santé,
– informer les professionnels à distance,
– et assurer une coordination optimale des différents intervenants professionnels ou familles.
Pour répondre à ces enjeux, des acteurs technologiques proposent des solutions connectées évoluées.
C’est le cas de l’entreprise Telegrafik qui met à disposition sa plateforme globale de solutions connectées pour le bien vieillir auprès de plus de 20 entités porteuses de dispositif type “EHPAD à domicile”.
La sécurisation du bénéficiaire étant un enjeu majeur, une solution de télévigilance innovante est proposée en complément du médaillon de téléassistance.
Des capteurs discrets (mouvement et porte) sont installés dans l’habitation. La personne n’est ni filmée ni écoutée, son intimité est préservée.
En cas d’anomalie d’activité, pouvant être consécutive à une chute ou à un malaise, le système envoie automatiquement une alerte.
Des options domotiques permettent de personnaliser le dispositif, en fonction de la situation de chaque bénéficiaire : capteurs de lit, de frigo, chemin lumineux, ou encore dispositifs outdoor.
Il est également possible d’équiper la personne de dispositifs médicaux connectés, par exemple pour le suivi de la tension, du poids, ou encore de la température corporelle.
Enfin, certains logements sont équipés de tablettes, utilisées par les équipes de soin et d’accompagnement pour partager des informations, mais aussi pour lancer une téléconsultation médicale programmée avec un médecin spécialiste pour le compte du patient, qui évitera ainsi de se déplacer pour certains suivis de santé.
En complément de ces capteurs, des interfaces dédiées aux professionnels permettent aux équipes de piloter et monitorer quotidiennement le suivi des personnes et des intervenants à domicile.
L’humain au centre, la technologie à son service
Les soins et les services d’aide et d’accompagnement sont centraux et incontournables dans la mise en place d’un maintien à domicile.
Les solutions connectées quant à elles, qui émergent depuis quelques années, portées par les innovations dans les domaines de l’Internet des Objets et des connectivités, apportent une valeur ajoutée forte en complément de ces moyens humains. En les informant, en les coordonnant, en signalant des situations d’urgence.
Et, en cas de situation de perte d’autonomie avancée, sont absolument incontournables pour la mise en place d’un maintien à domicile au lieu d’une institutionnalisation.
En conclusion, les solutions connectées seront amenées sans aucune doute à se déployer à large échelle dans les années à venir, en accompagnement du vieillissement des populations européennes dont on sait qu’il s’accélère déjà fortement.
Article rédigé par Carole Zisa-Garat et paru dans le bulletin d’informations n°69 de décembre 2021 du conseil départemental d’Ille et Vilaine de l’ordre des médecins – « Naître, vivre et mourir à domicile » (Volume 1)