Le projet Care-me – Comment proposer une plateforme de coordination intelligente et prédictive au service du Bien Vieillir

Care-me

Le contexte de massification forte du vieillissement de la population européenne devient de plus en plus prégnant.
Plus que jamais, il devient nécessaire de mettre en place des nouvelles formes de prises en charge des personnes âgées, afin de leur permettre de vieillir chez elles, en bénéficiant d’un accompagnement humain et technique adéquat.
C’est le contexte dans lequel Telegrafik avait lancé en 2021 le projet Care-me, en consortium avec la société Botdesign. Les travaux ont été menés avec le soutien de la région Occitanie. L’objectif ? Favoriser la coordination, proposer des dispositifs prédictifs plus poussés, faire le lien entre les différents métiers. Au service des professionnels du soin et de l’accompagnement, et au service des bénéficiaires âgées et de leurs familles.

Alors, quelles sont les réalisations du projet ?

Le projet s’est mené avec l’ambition de contribuer à résoudre les problématiques de coordination des professionnels du soin et de l’accompagnement, et les problématiques de détection de signaux faibles utiles pour la prise en charge des personnes âgées.

Pour cela, 5 phases de travail ont été définies :

Phase 1 : la définition du nouveau modèle de coordination

Le contexte du maintien à domicile renforcé, ou EHPAD à domicile, demande en effet la mise en place de nouvelles organisations et interactions entre les professionnels du soin et de l’accompagnement, les nouvelles fonctions d’infirmières coordinatrices, les solutions connectées mises en œuvre, et les différents logiciels métiers utilisés par les parties prenantes.
Du point de vue du périmètre à couvrir, différents modules ont été envisagés : suivi médical, télésuivi sur la base de capteurs, comptes-rendus d’intervention, cahier de liaison numérique, coordination des agendas. Des focus group ont permis de solliciter la contribution des différentes typologies de personnels concernés : équipes médicales, médico-sociales, équipes informatiques. Les limites des approches existantes ont également été étudiées.
Ces travaux ont permis d’alimenter la définition d’un nouveau modèle de coordination, et d’organiser les réflexions en sous-lots : télémédecine, coordination, prévention, interfaçages, ou éthique notamment.

Phase 2 : le développement d’un premier prototype de plateforme de coordination

Suite à la phase 1, des développements ont été engagés, afin de mettre en place un premier prototype de plateforme de coordination. Ce prototype couvre notamment la télémédecine, avec la brique téléconsultation médicale et la télérelève des constantes vitales, des nouveaux capteurs et des nouvelles fonctions de télévigilance, ou encore la solution Icope de l’OMS et la plateforme Max de Botdesign pour les aspects prévention.

Phase 3 : première étude pilote en partenariat avec un EHPAD appliquant un principe « hors les murs »

L’objectif de cette phase aura été d’éprouver le modèle et les technologies retenues. Pour cela, Telegrafik s’est appuyée sur le partenariat d’open innovation en place avec l’Hospitalité Saint-Thomas de Villeneuve (HSTV) en Bretagne, HSTV étant l’une des structures médico-sociales pionnières en France depuis quelques années des dispositifs renforcés d’accompagnement à domicile. La structure innovation d’HSTV, dirigée par Rémi Locquet, a ainsi mis en place différentes expérimentations et groupes de travail, sous la direction de Juliette Boulanger Reerink, PhD, responsable Innovation et Recherche, et de Caroline Ric, cheffe de projet Innovation en Santé. Le projet de plateforme prédictive et de coordination avec HSTV, qui porte le nom de Paloma, et qui se poursuit actuellement, porte sur un périmètre extrêmement large : évaluation de l’aggravation de la fragilité, télévigilance, coordination, remontée des observations et prédictions, télémédecine, interopérabilité. Et bien sûr sur la mise en place de ces modules au sein de sites pilotes, puis sur la valorisation des travaux en interne, mais aussi vers d’autres acteurs nationaux, par le biais de modules de formation et de transfert de compétences et savoir-faire.

Phase 4 :  Définition de nouveaux signaux faibles reposant sur les remontées faites par les intervenants

La diversité des modules travaillés au sein du projet Care-me présente l’intérêt de proposer des nouvelles sources de données, pouvant être exploitées afin d’améliorer la prise en charge des personnes âgées.
La multiplication des solutions connectées offre une vision plus large qu’auparavant, et il devient possible de mieux analyser par exemple la qualité du sommeil, les données issues du suivi hydrique, certains aspects de l’activité de la personne, ou encore de recueillir des constantes vitales. Et de donner ces informations de façon homogène et agrégée aux professionnels à même de les analyser et d’en tirer des conséquences quant à l’évolution à apporter dans la prise en charge des bénéficiaires.
L’autre aspect intéressant du projet a été par ailleurs le souhait d’ajouter une source de données essentielle : le capteur humain. Les remontées des intervenants du domicile, les retours des téléopérateurs ayant traité les alertes qui leur ont été envoyées, sont autant d’informations utiles pour enrichir les algorithmes de traitement des données, et améliorer les solutions d’envoi d’alerte et de monitoring proposées aux professionnels.

Phase 5 : Expérimentation visant à éprouver les travaux conduits sur les signaux faibles

La dernière phase du projet a consisté à éprouver les nouveaux traitements algorithmiques qui avaient été développés, et à les confronter aux usages. Ce qui a permis d’identifier le besoin fort de continuer à agréger les données et les traitements, pour renforcer le volant prédictif. 

Quelles suites après ce projet ?

Le projet Care-me s’est terminé officiellement en novembre 2023, mais les travaux doivent se poursuivre : l’ambition de proposer une plateforme globale intelligente, prédictive et agrégatrice nécessite de continuer à se rendre interopérable avec les différentes sources de données, de continuer à enrichir le spectre des solutions connectés auquel il est possible de faire appel, et toujours mieux prédire et anticiper la perte d’autonomie, afin de favoriser la prise en charge des personnes qui vieillissent.

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